mardi 22 avril 2014

Trouver un juste milieu dans sa pratique sportive

Je souhaitais partager avec vous un article sur un sujet dont on parle peu mais qui peut toucher toutes les sportives, amatrices ou compétitrices dès lors que l’on pratique de manière intensive un sport. Il s’agit de la Triade de la Sportive.

Je regarde comme beaucoup d’entre nous la tendance « Fit » au féminin se développer en France. Je trouve super qu’enfin la femme trouve sa place dans le sport et qu’elle utilise celui-ci pour se sentir mieux au quotidien. 


Je pratique beaucoup le sport depuis plus de 10 ans et je suis ravie de voir qu’il devient de plus en plus accessible aux femmes, à toutes les femmes, quelques soient leurs aspirations. Mais je m’alarme un peu quand je vois les dérives que cette tendance engendre chez certaines d’entre nous. 






Sur les réseaux sociaux, on voit des femmes suivre des entrainements intensifs qui ne sont pas forcément adaptés,  contrôler leur alimentation d’une main de fer, s’infliger des entrainements violents malgré les signes de fatigue ou les premiers symptômes d’une blessure. Je reste sans voix quand je vois par exemple qu’une fille qui vient de commencer le running (moins de 2 ans de pratique) va enchainer 2 semi-marathons en 1 mois suivi d’un marathon le mois suivant sans aucun encadrement professionnel! Evidemment, si vous êtes une guerrière, vous atteindrez votre objectif… mais pour combien de temps ? J’ai mis plus de 10 ans à passer des en course de courtes distances à des distances supérieures à 21km. Et ce n’était pas par peur… Non. Je sais que j’en suis capable. Mais mon corps lui n’était pas prêt à supporter ce genre d’effort sur long terme. Il a encore besoin de se construire. Faire ce type d’exploits pendant une ou deux saisons, c’est très bien mais si c’est pour enchainer ensuite les blessures, être fatiguée en permanence ne plus avoir de goût à courir : NON MERCI ! Le but est de se faire plaisir via le sport longtemps, très longtemps. On ne veut pas toujours s’avouer qu’on fait fausse route parce qu’on est persuadée d’avoir un mode de vie sain : on fait du sport et on mange sain. Enfin c’est ce qu’on croit… On en fait parfois un peu trop et pas toujours de la bonne manière.


 C’est dans ce cas que l’on risque d’être victime de la triade de l’athlète féminine. C’est un état qui affecte les jeunes filles et les femmes pratiquant tous types de sport. Elle a pour conséquences bon nombre d’ennuis de santé, dont les plus importants sont le dérèglement d’habitudes alimentaires, l’aménorrhée et l’ostéoporose. Comme je ne suis pas une professionnelle de la santé, je vais me contenter de diffuser cet article qui en parle très bien, à retrouver ici [Source : écrit par le comité éditorial Giphar, 21/11/2012].


« Les femmes pratiquant une activité sportive intense peuvent être victime de la triade de l'athlète féminine. Quels sont les symptômes et comment la prévenir ?

Les symptômes de la triade de la sportive

Cette triade est définie par une aménorrhée (disparition des règles pendant trois mois consécutifs), des troubles du comportement alimentaire et une déminéralisation des os chez les femmes pratiquant une activité sportive importante.
Il est démontré depuis longtemps que les activités sportives avec impacts au sol (footing, tennis, basket, football...) augmentent la densité osseuse de 50 à 20 % chez un sportif par rapport à un non sportif.
Or, chez les sportives cherchant à contrôler leur poids et leur matière grasse, c'est le contraire qui se passe. En effet, ces personnes diminuent leurs apports énergétiques et par conséquent leur apport en macro et micronutriments comme le calcium. Cela est aggravé part des troubles du comportement alimentaire comme les alternances boulimie/anorexie, des vomissements, des phobies alimentaires...
Cette augmentation des dépenses énergétiques (par la pratique d'activités physiques) associée à une diminution des apports entraîne une baisse de la disponibilité énergétique ainsi qu'un désordre endocrinien. Ce désordre est caractérisé par une baisse de l'hormone lutéinisante (responsable en partie du cycle menstruel) débouchant sur une aménorrhée très rapidement. Cette dernière s'installe d'autant plus vite que la matière grasse chez la femme passe en dessous de 15 à 20 % de la masse corporelle.

Triade de la sportive : les pathologies

Les conséquences pathologiques sont nombreuses :
·         Fractures de stress, plus particulièrement au niveau des hanches et de la colonne vertébrale, dues à la baisse de minéralisation des os
·         Les troubles du comportement alimentaire, entraine des blessures musculaires (claquage, contracture), tendineuse (tendinite), une anémie et donc une grosse fatigue, des troubles psychiques voire des troubles cardiaques,
·         L'aménorrhée, se traduit à la longue par une baisse de la fécondité, une baisse de la masse osseuse et une augmentation du mauvais cholestérol.

Prévention de la triade de la sportive

Comment prévenir tout cela ? Tout d'abord, faire preuve de bon sens, les excès ne sont jamais bons que cela soit dans un sens ou dans l'autre : ne pas faire de sport ou trop en faire n'est pas idéal, idem pour l'alimentation trop manger ou pas assez manger par rapport à ses besoins est néfaste pour la santé.
Mesdames, faites donc attention, mangez suffisamment de produits laitiers pour le calcium, de féculents pour l'énergie et un peu de graisses pour vos réserves pour éviter tous ces soucis.

 On recommande aussi à l'entourage d'être très vigilant et ne pas hésiter à prévenir un médecin, pharmacien, ou diététicien en cas de doute. »





Personnellement, je pratique le sport de manière intensive (6 séances de sport hebdomadaires même s’elles sont courtes). Je le sais et je fais très attention en conséquence. J’ai arrêté le sport intensif pendant les 4 premières années de mes études parce que je n’avais plus de motivation. J’étais trop fatiguée ; ça ne collait pas avec les efforts demandés par mes études mais aussi parce que j’étais trop anémiée. Je n’ai  jamais regretté de m'être arrêtée si longtemps. J’ai conscience «d’avoir perdu beaucoup» de temps en termes de progression par rapport à mes concurrentes en compétitions. Quand je vois comment elles ont progressé et que moi j’ai au contraire régressé, parfois ça me démoralise ! Mais aucun regret. J’en avais besoin. Mon corps avait besoin de se reposer. Et d’ailleurs je prenais beaucoup de plaisir à ne faire que trois ou quatre petits footings chaque semaine au feeling. Juste en écoutant les sensations. Au final, je suis convaincue de ne pas avoir tant régressé; c’est juste que ma progression évolue différemment. Alors oui aujourd’hui mes chronos sont ridicules par rapport à ceux des anciennes copines de club. Oui je ne sais plus souffrir autant qu’elles. Oui je ne suis pas aussi affûtée et musclée que les autres. Mais au moins, j’ai laissé mon corps souffler et je me suis refaite une santé. J’aborde différemment l’entrainement. J’ai supprimé certaines séances d'athlé et je les ai remplacées par des séances « loisirs » avec d’autres sports où je fais ce qui me plait. Le but étant de bouger et se faire plaisir sans taper dans les réserves. Je suis prudente. Je n’attends pas la blessure pour me reposer. J’écoute mes sensations. Dès que les premiers symptômes précédant une blessure apparaissent, j’en parle au coach pour réaménager le plan d’entrainement. Je zappe la course pour ne faire que des sports doux ou portés le temps de récupérer. Quand j’ai une période de stress due au travail par exemple, je rééquilibre également mes entraînements pour ne pas accumuler encore plus de fatigue. Enfin, je porte une attention particulière à mon alimentation. Je fais beaucoup de sport. Je dois donc manger en conséquence pour apporter assez d’éléments nutritifs (de qualité) à mon corps. Je ne suis jamais dans la restriction alimentaire parce que ça me fatigue trop.



Le sport fait partie intégrante de ma vie mais il ne doit pas « pourrir » ma vie non plus. J’ai d’autres activités (vie sociale, professionnelle, loisirs…) et je trouverai bien dommage que cette passion n’entache le reste.





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